dimanche 26 octobre 2014

La soie des gousses d'asclépiade

Le fruit de l'asclépiade commune (Asclepias syriaca, Asclépiadaceae) est un follicule en forme de fuseau ou gousse qui contient une centaine de graines. À l'automne, la gousse mure devient sèche, se craquèle et s'ouvre pour laisser sortir les petites graines dotées de longs fils soyeux et fins qui ressemblent à du coton ou de la soie.
Cette fibre douce, soyeuse, chaude, absorbante et imperméable qui peut être tissée suscite l'intérêt récent des industriels du textile (Agence Science-Presse, 13.08.2013; Radio-Canada, 20.10.2014). Hydrophobe et oliofuge, elle pourrait aussi servir à absorber les hydrocarbures lors des déversements pétroliers accidentels et marées noires.
Longtemps considérée comme une "mauvaise herbe" envahissante, l'asclépiade pourrait ainsi être cultivée à grande échelle dans la vallée du Saint-Laurent au profit des manufacturiers de vêtements chauds... et des papillons monarques.
Les propriétés médicinales et textiles de cette soie étaient déjà connues des Amérindiens qui l'utilisaient pour fabriquer une pommade contre les douleurs et pour confectionner des cocons et couffins. Ils avaient même transmis leurs connaissances aux premiers naturalistes français venus explorer le continent.

L'asclépiade commune est une plante vivace indigène peu exigeante qui colonise facilement les sols pauvres et secs, par dissémination de ses graines et par la formation de tiges souterraines (rhizomes). Elle affectionne les terrains perturbés comme les terrains vagues, les bords de route et les champs abandonnés. On la rencontre fréquemment en colonie dans les zones urbaines comme ici à Montréal, en bordure d'une voie ferrée (Champ des possibles, Mile-End). 


dimanche 5 octobre 2014

Bohoreau gris à l'affût

 Bihoreau gris ou Héron bihoreau (Nycticorax nycticorax) sur les berges de la rivière des Prairies en aval du vieux moulin dans le parc de l'île de la visitation (Montréal)

Les berges de la rivière des Prairies, en aval du vieux moulin, sont aussi fréquentées par de nombreuses outardes.

dimanche 28 septembre 2014

L'Étang du Jardin Botanique à l'automne

Couple de canard Colvert (Anas platyrhynchos, Anatidés) à l'heure de la sieste

Champignon saprophyte Polypore versicolore (Tametes versicolore, Polyporaceae, Basidiomycète) sur une vielle souche de bois au bord de l'étang

dimanche 21 septembre 2014

Les cormorans du Parc La Fontaine

L'étang du Parc La Fontaine est habituellement fréquenté par de nombreux canards colverts et goélands à bec cerclé. Fait inusité, depuis plusieurs jours, la faune aviaire s'est enrichie de nouveaux venus : des cormorans! Selon mes observations, il s'agit de deux couples de cormorans à aigrettes (Phalacrocorax auritus). Leur plumage brun sombre et leur bec orange laissent à penser que ce sont de jeunes individus. J'ai fréquemment observé des cormorans à aigrettes sur les rives et les îles du Saint-Laurent, mais jamais dans un parc aussi urbain que le Parc La Fontaine... en plein cœur de Montréal!



Les quatre cormorans passent leur temps à poser fièrement sur les rives bétonnées de l'étang et à sécher leurs ailes au soleil... au grand plaisir des promeneurs et des photographes. De temps en temps, ils plongent dans les eaux vertes, à la recherche de quelques poissons ou crustacés. Selon les employés du parc, ces cormorans se nourrissent principalement des poissons rouges qui sont introduits à chaque début de saison. Au cours des dernières années, plusieurs témoins ont observé la présence d'écrevisses sous les roches qui tapissent l'étang, et celles-ci sont peut-être aussi au menu des cormorans.



Peut-être sont-ils aussi attirés par les toutes nouvelles eaux colorées de l'étang?! En effet, depuis deux ans, l'étang du Parc La Fontaine, qui a été aménagé sur une baissière naturelle en 1900, s'est refait une beauté et ses eaux ont été traitées pour limiter la prolifération des algues filamenteuses et des myriophylles : installation de bâches au fond de l'étang pour les empêcher de croître, d'un système d'aération pour oxygéner l'eau, ajouts de bactéries nitrifiantes, d'un algicide bactériostatique et d'un colorant naturel pour limiter la pénétration des rayons du soleil (d'où la couleur verte sur les photos), etc. L'installation d'îlots flottants végétalisés pour décomposer la matière organique est aussi envisagée au cours des prochaines années...



Opportunistes, ces cormorans recherchent peut-être tout simplement la tranquillité et des proies faciles en fuyant la concurrence de leurs congénères qui, paraît-il, abondent en cette saison dans la vallée du Saint-Laurent et l'ouest du Québec. Probablement venus de l'estuaire du Saint-Laurent, ils auront trouvé refuge au Parc La Fontaine, avant de migrer plus au sud dans quelques semaines...
Dans les années 1960, les populations de cormorans à aigrettes avaient fortement décrues en raison des épandages massifs de DDT, un insecticide rémanent qui fragilise la coquille des œufs de plusieurs espèces d'oiseaux (voir PESTInfos : l'histoire controversée du DDT). Depuis l'interdiction du DDT dans les années 1970, les effets de l'insecticide se sont peu à peu dissipés, puis les populations se sont rapidement rétablies.
Dans toute l'Amérique du Nord, les populations de cormorans à aigrettes sont désormais en forte hausse au point de susciter la grogne des pêcheurs et pisciculteurs et la mise en place de mesures de contrôle, particulièrement aux États-Unis. Considérés comme envahissants, parfois qualifiés d’intrus ou de calamités, ils sont même accusés de mettre en péril la survie des grands hérons. Des critiques et une mauvaise réputation qui sont souvent contredites par les études.
Bien que les cormorans soient en effet de grands consommateurs de poissons, aussi bien dulcicoles (perchaude, gobie, brochet, doré jaune) que marins (capelan, lançon), leurs impacts sur les stocks de poissons semblent relativement limités. Certes, ils ne trouveront ni perchaudes ni brochets au Parc La Fontaine, mais comme le dit la fable de Jean de La Fontaine, il n'est « point d'étang dans tout le voisinage qu'un Cormoran n'eût mis à contribution; Viviers et réservoirs lui payaient pension...».


Pour en savoir plus sur les populations de cormorans à aigrettes au Québec :

mercredi 20 août 2014

Le Gros chêne

À la lisière du bois du Râteau, un chêne remarquable, plus que centenaire, marque le croisement de plusieurs chemins forestiers. Repère des promeneurs, des chasseurs et des cueilleurs de champignons, le «gros chêne» est l'un des plus beaux arbres des bois et forêts qui ceinturent le village d'Heyret. Avec son houppier massif composé de grosses branches, il veille sur ce coin de forêt creusoise composé de châtaigniers, hêtres et bouleaux. À son pied, le houx, vert en tout temps, prolifère...

J'aime à penser que ce témoin d'un temps révolu veille aussi sur le village et ses habitants...




À quelques pas du « gros chêne », se trouve aussi la mystérieuse fontaine à l’Hermite, aujourd'hui ensevelie sous la broussaille (dans la région, une fontaine n'est autre qu'une simple source). Encore plus loin, à plusieurs lieues à l'ouest du village, il y aurait, dit-on, un autre arbre remarquable (probablement un chêne), qui servait de point de rassemblement aux Maçons de la Creuse, avant leur migration saisonnière. Jusqu'au début du 20e siècle, à chaque printemps, de nombreux Creusois quittaient leurs terres rudes pour aller travailler comme maçons ou gouyats et construire les grandes villes de France comme Paris ou Lyon. Prolétarisés, ces paysans-maçons limousins participeront massivement à la Commune de Paris en 1871. Histoires à suivre... l'année prochaine!

dimanche 10 août 2014

Il était autrefois un village creusois : Heyret

Situé à 3,5 km du bourg de Chéniers, le village d'Heyret comptait en 1892 110 habitants*. C'était à cette époque le plus gros village de la commune.

 Le village d'Heyret depuis la route de Chéniers, de nos jours

À 200 m de l'entrée du village, à l'embranchement de la route d'Heyredet, il y avait une mare bordée de tilleuls plus que centenaires. Dans cette mare, s'ébattaient toute la journée des oies et des canards, qui à la nuit tombée, appelés par les fermières, rentraient dans leurs enclos. Cette place des tilleuls était un lieu de rencontre privilégié par les villageois. De nombreux rassemblements festifs y étaient organisés. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, et pendant plusieurs années, le 14 juillet y était fêté joyeusement : un mât de cocagne sur la place, un terrain de jeux dans un pré voisin (courses à l'âne, courses au sac, …) et dans la traversée du village, de nombreux stands installés par des forains (chamboule tout, tirs, …), un parquet de danse et l'inévitable buvette. Cette fête attirait chaque année plusieurs centaines de personnes. Dans les années 60, la mare a été asséchée puis remblayée pour des raisons d'assainissement et l'un des tilleuls a été abattu en 2011 pour faciliter la circulation des engins agricoles de grande longueur. La place des tilleuls, c'est maintenant un espace en herbe où a été installé un abri pour les transports scolaires.

La place des tilleuls à l'été 2009 (avant l'abattage du tilleul)

Au centre du village, le « château » avec sa tour en briques apparentes est une belle demeure bourgeoise construite en 1871. À proximité, il y a la fontaine Claire construite en 1883, don des propriétaires de l'époque au village; c'est à cet endroit que les femmes venaient puiser l'eau pour les besoins des ménages. Le grand abreuvoir permettait aux troupeaux de venir s’abreuver au retour des champs matin et soir.

Le «château», la fontaine Claire et l'abreuvoir au cœur du village de Heyret



 En 1953, la construction d'un lavoir a évité aux villageoises de se rendre au pont d'Heyret pour effectuer leur lessive. À la sortie du village, une petite pièce d'eau envahie de nénuphars servait de réservoir en cas d'incendie.

Le réservoir d'eau envahi par les nénuphars

Dans les années 50, le village comptait encore une soixantaine d'habitants et les activités y étaient encore nombreuses. Une douzaine de fermiers environ y pratiquaient l'élevage de bovins et la culture de céréales. Chacun d’entre eux possédait quatre à six vaches et un cheval, voire des ânes, pour la traction animale (le premier tracteur est apparu en 1962). À cette époque et bien avant encore, les troupeaux étaient conduits au champ et gardés sur place par les aînés et les enfants. Le soir, au retour des travaux des champs, il y avait la traite des vaches. Après les moissons, les céréales (blé, avoine, seigle) entreposées dans les granges étaient confiées à une entreprise de battage itinérante de ferme en ferme. Le blé, écrasé au moulin, permettait de faire le pain (chaque maison possédait sa boulangerie) et, avec le son, mélangé avec des pommes de terre, de nourrir les cochons. Les produits de la ferme constituaient l’essentiel de la nourriture. Chaque année dans les fermes, on abattait un cochon qui, transformé, devenait pâté, grillons, saindoux, viandes et jambons. La volaille quant à elle agrémentait les repas de fête. Dans les années 40/50, les œufs étaient échangés avec l'épicier itinérant contre de l'huile, du café et du chocolat.

Une boulangerie et son four à pain à Heyret (chemineau)

Au début du XXe siècle, la vie des paysans était laborieuse avec des revenus faibles qui permettaient toutefois de vivre chichement, d'élever les enfants avec bonheur et de garder les aînés dans les familles jusqu'à leur dernier souffle. Jusqu'en 1970/1980, voire un peu plus tard, les activités au village étaient nombreuses :
 - une épicerie buvette, téléphone public,
 - un marchand ambulant de linges de maison et de vêtements,
 - un forgeron maréchal-ferrant chez qui les cultivateurs se rendaient pour forger les socs des charrues et ferrer les chevaux. Les bœufs et les vaches qui travaillaient dans les champs étaient immobilisés dans le trémail par d'énormes sangles pour permettre l'ajustement et le clouage des fers sur les sabots.
 - une couturière,
 - un sabotier,
 - un menuisier charron qui fabriquait carrioles, tombereaux et même les cercueils,
 - plus tard, une scierie débitait chênes et châtaigniers pour fabriquer des douelles qui étaient expédiées dans les régions viticoles pour la fabrication des tonneaux,
 - un pressoir où chaque année à l'automne les paysans apportaient des pommes et des poires récoltées pour faire du cidre, boisson privilégiée à cette époque. Le marc quant à lui était conservé et distillé dans un alambic.

Le travail à ferrer, ou trémail, servait à maintenir les bœufs lors du ferrage. La forge d’Heyret est arrêtée depuis plus de 40 ans, mais la présence du travail à ferrer faisait partie de la mémoire collective du village. Début septembre 2005, le trémail d’Heyret a été donné par les propriétaires de l’époque à la Tuilerie de Pouligny pour y être exposé.

Aujourd'hui par rapport à cette époque le village est tombé dans une profonde léthargie. Le nombre d'habitants a sensiblement diminué, 30 personnes environ et deux agriculteurs dont l'activité essentielle est l'élevage de vaches charolaises et limousines.

Jacques Peyronnet

Référence :
 * Valadeau P., 1892. Nouveau dictionnaire historique, géographique et statistique de la Creuse, Les Éditions de la Tour G.I.L.E., réédition de l'ouvrage de 1892, 1989

(Article publié dans le Journal de la Commune de Chéniers, Juillet 2014, p. 33-35)

jeudi 24 juillet 2014

Tortue peinte du centre (Chrysemys picta marginata)

Dans les eaux stagnantes et peu profondes des étangs et marais ou sur les rives calmes des lacs d'Amérique du Nord, du Sud du Québec à la Louisiane, il est très fréquent de rencontrer des tortues peintes (Chrysemys picta) qui se prélassent au soleil. Au Québec, il s'agit de la sous-espèce Chrysemys picta marginata.
Sa peau et sa carapace dont la couleur varie du vert olive au noir lui permettent de se confondre dans la vase afin de se protéger de son principal prédateur au Québec, le raton-laveur.... Sa carapace présente des marques rouges à sa périphérie et son cou est zébré de lignes jaunes.
Étang du ardin botanique de Montréal (18 mai 2014)

lundi 7 juillet 2014

Ruisseau De Montigny

Longeant l’Autoroute 25, le ruisseau de Montigny s'écoule sur 3,3 kilomètres, du bassin de rétention d'Anjou à la rivière des Prairies. Ce petit ruisseau naturel coule sur un socle rocheux de calcaire, riche en fossiles, et son parcours est parsemé de méandres et de petites cascades. Les rives, parfois accidentées, sont peuplées d'une végétation dense, de friches et de boisés composés de frênes, chênes et caryers et forment un véritable corridor forestier, surnommé ''coulée verte''. Méconnu et peu fréquenté, le ruisseau est bien caché, et il ne faut pas hésiter à s'aventurer parmi la végétation touffue pour découvrir ses secrets.

Petite cascade du ruisseau de Montigny (06 juillet 2014)
La cascade, d'une hauteur de chute d'environ 3 mètres
La coulée verte
Boisée sur les rives, en aval de la cascade
En aval, le ruisseau est un mince filet d'eau qu'on peut facilement passer à guet.

Une butte verdissante, à proximité du ruisseau de Montigny (Montréal, le 6 juillet 2014)













samedi 31 mai 2014

Champ des Possibles

Situé dans le secteur Est du Mile-End, le Champ des Possibles (Field of Possibilities) est un terrain vague d'une superficie d'environ un hectare qui longe la voie ferrée du Canadien Pacifique (CP). Coincé entre cette dernière et les grands immeubles industriels de la rue de Gaspé, le site de l'ancienne gare de triage du CP a laissé place aujourd'hui à une friche sauvage qui constitue un ilot de biodiversité et de fraîcheur au sein d'un quartier industriel gris et bruyant. Des biologistes y ont recensé près de 300 espèces végétales et animales, dont des moufettes, des renards. Un faucon pèlerin y a même fait son apparition l'été dernier.
Un groupe de citoyens du quartier, les Amis du Champ des Possibles, tente de préserver cet espace vert communautaire sauvage tout en favorisant son esprit marginal... et libertaire. Cogestion, interventions spontanées, corvées collectives, projets pédagogiques et artistiques en tout genre, écologie urbaine,
surveillance minimale, etc. sont quelques-uns des aspects qui caractérisent ce lieu unique à Montréal. La nature y rencontre l'humain en toute liberté et l'imagination y reste possible...

Longue vie à cette petite révolution urbaine!

> Visiter le site Web des Amis du Champ des Possibles

Sentier des promeneurs... non balisé (le 24 mai 2014)
Sous les pavés... la plage... le long de la voie ferrée du Canadien Pacifique
Le rucher du Champs des possibles.... ou l'apiculture urbaine
Herbes hautes et bosquets
Un site de compost spontané permet aux riverains de recycler leurs déchets alimentaires.
Bienvenue aux muralistes et graffiteurs!

dimanche 25 mai 2014

Petit marécage du Mont-Royal

Reflets métalliques sur l'eau, Mont-Royal

Renards roux en famille

Cela devient presque une habitude. À chaque fois que je me promène au Jardin botanique de Montréal, je rencontre un renard roux (Vulpes vulpes). La dernière fois, j'assistais à une chasse à l'écureuil. Cette fois-ci, j'ai eu la chance d'observer pendant un long moment une petite famille, soit une renarde et ses deux renardeaux. Peu farouches, les deux compères se sont amusés sur la rocaille du jardin alpin, sous l'étroite surveillance de leur mère... et des promeneurs.
La mère renarde veille sur ses petits...
Le baiser maternel
Un autre renardeau en train de jouer avec la carcasse d'un écureuil gris...

La famille réunie




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