mercredi 20 septembre 2017

Odonates de l'Étang des Landes

Les libellules (Anisoptères) et les demoiselles (Zygoptères) sont des insectes très anciens de l'ordre des Odonates qu'on observe fréquemment l'été, volant au bord des étangs, mares, tourbières, ou rivières, dans lesquels leurs larves aquatiques se développent. Larves et adultes sont des prédateurs carnivores qui se nourrissent de petits insectes, mouches et moustiques. Ce sont également les proies de nombreux poissons, amphibiens ou reptiles et de certains oiseaux.
Très sensibles aux polluants, les Odonates sont de plus en plus menacés par l'eutrophisation des eaux et l'utilisation intensive des pesticides. Leur présence indique une bonne qualité des milieux aquatiques et des zones humides.
L'étang des Landes (Lussat, Creuse) possède une des plus grandes diversités d'odonates du Limousin, avec une quarantaine d'espèces observées, dont une dizaine sont considérées comme rares.


Les libellules (Anisoptères) ont quatre larges ailes membraneuses qui sont étendues à l'horizontale au repos. Leurs deux paires d'ailes sont indépendantes, ce qui leur permet d'effectuer des vols à reculons ou stationnaire. Leurs deux yeux globuleux sont généralement attachés.
Le spécimen photographié est probablement un sympétrum vulgaire (Sympetrum vulgatum, Anisoptera, Libellulidae - Étang des Landes, Fontaine de l'Ermite, 20/08/2017)

Les libellules adultes chassent leurs proies (mouches, moustiques) à l'affût depuis un perchoir ou en plein vol. Leur vol est rapide et élégant. Par ailleurs, grâce à leurs gros yeux, elles sont dotées d'une excellente vision. Une récente étude a montré que les libellules étaient capables de prédire la trajectoire et la vitesse de leurs proies (Sciences et avenir, 29 juillet 2017).

Le Sympétrum sanguin (Sympetrum sanguineum, Anisoptera, Libellulidae) est une libellule très commune en Europe occidentale. Son abdomen long et mince est rouge sang, d'où son nom (Étang des Landes, Presqu'ile des sables, 03/08/2017).

Les demoiselles (Zygoptères) possèdent un corps long et grêle et leurs ailes étroites sont repliées au dessus du corps au repos (spécimen non identifié, probablement une leste, Lestidae - Étang des Landes, Presqu'ile des sables, 20/08/2017) . Leurs yeux sont séparés et plus plus petits que ceux des libellules.

Pour en savoir plus :

mardi 22 août 2017

Estanh de Landas - Réserve naturelle nationale de l'Étang des Landes

Dans le Nord-est de la Creuse, au cœur de la plaine sédimentaire de Gouzon, l'étang des Landes (Estanh de Landas en occitan) est le plus grand étang naturel du Limousin. D'une superficie d'environ 100 ha et d'une profondeur maximale de 2 m, il abrite une abondante faune aquatique composée d'oiseaux échassiers, de canards, d'amphibiens (grenouilles), de libellules et de loutres.
La Réserve Naturelle Nationale de l'Étang des Landes protège l'étang et ses prairies humides depuis 2004. Quatre affûts parfaitement camouflés permettent d'observer les oiseaux aquatiques à distance, à condition d'avoir de bonnes jumelles!
Ce site naturel exceptionnel, unique en Creuse, est toujours sous la menace du projet minier de la société Cominor. Un collectif de citoyens et d'associations s'oppose à ce projet et entend faire valoir une autre vision pour le territoire (www.stopmines23.fr).

L'étang est fréquenté par de nombreux échassiers de la famille des Ardéidés: Héron cendré (Ardea cinerea), Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), Grande aigrette (Ardea alba), Aigrette garzette (Egretta garzetta), etc. L'affût des Hérons est un endroit propice pour les observer.

 Depuis les affûts des Hérons et du Genévrier, on observe aussi divers oiseaux aquatiques voguant sur les eaux libres de l'étang: Cygne tuberculé (Cygnus olor, Anatidae), Fuligule morillon (Aythya fuligula, Anatidae), un canard plongeur noir, et Foulque macroule (Fulica atra, Rallidae) qui ressemble à une poule d'eau.

Les berges sablonneuses de l'étang abrite une importante flore composée de plantes aquatiques adaptées à la fluctuation du niveau d'eau. En particulier, la Litorelle à une fleur (Littorella uniflora, Plantaginaceae) forme d'importants herbiers aquatiques.
Herbiers aquatiques et gazons amphibies

Depuis le chemin de la digue occidentale, on aperçoit au loin le village de Lussat qui marque la limite occidentale de la région des Combrailles. Sur les rives l'ilot boisé (au centre), plusieurs hérons ont été observés.

En arrière des berges, les chemins des Brouilles, de la Digue occidentale et de l'Ermite sont bordés de chênes dont certains sont centenaires.

Au bord de l'étang, une mare ombragée est alimentée par une source, la Fontaine de l'Ermite. Au milieu du XXe siècle, un ermite vivait de la chasse à la sauvatgina (gibier aquatique) et de la pêche aux brochets. À noter que dans la Creuse, les sources sont habituellement appelées ''fontaines''.

Sur les berges, la végétation forme des zones denses appelées "roselières" où domine le roseau commun (Phragmites australis, Poaceae). Au loin, à travers les tiges des roseaux, on aperçoit les Monts de Toulx Sainte Croix.

Depuis l'affût des Trois Bouleaux, on observe une aigrette garzette (à gauche) et une grande aigrette (en haut à droite). Les deux échassiers ont un plumage uniformément blanc. L'aigrette garzette se distingue de la grande aigrette par une taille plus petite et un bec noir.

Autrefois chassée pour son plumage et victime des pesticides, la grande aigrette est une espèce menacée et protégée en Europe occidentale. De nos jours, ses populations se rétablissent progressivement.


La Presqu'île des Sables abrite une mare entourée d'une végétation dense et fréquentée par de nombreux amphibiens. 
La Grenouille verte d'Europe (Pelophylax sp., Ranidae) est un des amphibiens les plus communs dans les mares. Elle constitue une proie de choix pour les hérons, les couleuvres et les brochets.

La cime des arbres qui bordent l'étang accueille les nids des hérons et des aigrettes. En fin de journée, les oiseaux arrivent bruyamment en groupe pour nicher dans les cimes.

 Aménagé dans le Pavillon des Landes, la maison de la réserve est un écomusée dédié à l’accueil du public et à l'éducation à la protection des milieux humides.

À la sortie du déversoir de l'étang, une petite cabane appelée "l'Anguillère" servait autrefois à piéger les anguilles en migration vers la mer des Sargasses, leur lieu de reproduction situé dans l'Atlantique Nord (à plus de 5000 km de l'Étang des landes).

Le déversoir de l'étang qui rejoint, plus au nord, la Voueize, un affluent du Cher et de la Loire.

Autour de l'étang, le pâturage ovin extensif permet d'entretenir les landes humides et les prairies.

Pour en savoir plus:

vendredi 16 juin 2017

Invasion du Myriophylle à épi au Parc La Fontaine

Le myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum, Haloragaceae) est une plante aquatique vivace envahissante originaire d'Asie et d'Afrique du Nord, très répandue en Amérique du Nord suite à son introduction par les ballasts des navires dans les années 1930. Depuis les années 1960, elle se propage dans les lacs de l'Ontario et du Québec, menaçant la biodiversité... ainsi que l'économie touristique, notamment la pêche récréative et les sports nautiques. Les lacs ne sont pas les seuls à être touchés par cet envahisseur appelé couramment "plante zombie" au Québec. Depuis quelques années, en plein cœur de Montréal, l'Étang du Parc La Fontaine est aussi envahi chaque été par le Myriophylle à épi.

 Tiges de Myriophylle à épi immergées

Le Myriophylle à épi affectionne les eaux chaudes, eutrophes (riches en nutriments) et peu profondes des lacs, mares et étangs, particulièrement ceux affectés par les activités humaines. Il est disséminé principalement par la circulation des bateaux à hélices et des hydravions entre lacs, mais aussi par la sauvagine (oiseaux aquatiques). Il a été probablement introduit dans l'étang du Parc La Fontaine par des canards colverts qui fréquentent régulièrement le plan d'eau.

 Tiges et feuilles de Myriophylle à épis flottantes à la surface de l'eau

Plante à croissance rapide très tôt au printemps, le myriophylle à épi se ramifie abondamment lorsqu'il atteint la surface, entraînant la formation d'herbiers denses et touffus. Ces derniers perturbent l'équilibre écologique du milieu aquatique en éliminant les autres espèces de plantes indigènes et en modifiant ses paramètres physicochimiques (pénétration de la lumière, température, pH, oxygénation, etc.). Le Myriophylle à épi nuit aussi à la reproduction de certaines espèces de poissons comme la truite grise.

Formation d'un tapis végétal dense à la surface de l'eau qui étouffe la flore indigène et nuit à la biodiversité

En 2013, la Ville de Montréal a mené des travaux de recouvrement du fond de l'étang par des bâches (pour limiter la croissance des plantes) et d'aération de l'eau (pour améliorer l'oxygénation). La technique semble peu efficace puisque les myriophylles continuent à envahir l'étang chaque été et à y former de vastes herbiers très denses.
La Ville de Montréal a aussi recours à un engin amphibie, appelé "faucardeur", pour récolter les plantes et algues envahissantes à la surface de l'eau. Toutefois, l'arrachage mécanique des myriophylles à épi pourrait accélérer leur prolifération, car ces plantes se propagent rapidement par bouturage lorsque leur tige est coupée.

Le faucardeur en action sur l'étang
Récolte de myriophylle à épi après une opération de faucardage

Pour en savoir plus:

samedi 27 mai 2017

Forêt Ouareau

Dans la région de Lanaudière, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Montréal, le parc régional de la forêt Ouareau est l'un des six parcs régionaux de la Matawinie. Il est traversé par la rivière Ouareau qui prend sa source à l'embouchure du lac Ouareau.

Au cœur de la forêt Ouareau dans le secteur du massif 

Début mai, le feuillage des arbres à feuilles caduques est encore vert tendre et contraste avec le vert sombre les conifères.

 Vue sur les Monts de Saint Donat et le village de Notre-Dame-de-la-Merci depuis le belvédère de la croix

 Le lac à Pelletier, secteur du massif



Le sentier des murmures longe la rivière Ouareau qui est bordée par de grands pins blancs (Secteur du Pont-Suspendu).
 
Un pont suspendu permet de traverser la rivière Ouareau (Secteur du Pont-Suspendu).

Trille ondulé (Trillium undulatum)

Le trille ondulé (Trillium undulatum, Liliaceae) affectionne les milieux ombragés et humides des sous bois forestiers. Ses trois pétales blanches à bordure ondulée arborent un un motif en V irisé rouge vif. Le trille ondulé est l'une des quatre espèce de trilles présentes au Québec.

Parc régional de la Forêt Ouareau, secteur du massif

Lac Ouareau

Le lac Ouareau est situé au Nord du parc de la Forêt Ouareau, près de Saint Donat de Montcalm. Son nom vient de la langue amérindienne algonquine et signifie "Au lointain". Très poissonneux, le lac abrite une riche diversité de poissons comme l'achigan, la perchaude et le maskinongé (brochet).

 Vue sur le lac Ouareau depuis le belvédère du Mont Sourire (490 m). Au loin, en arrière plan, on peut apercevoir les monts Ouareau (692 m), Kaaïkop (839 m) et la montagne Noire (892 m).

Tourbière sur la berge du lac Ouareau

dimanche 21 mai 2017

Réserve du Lac Saint-François

Situé dans le Sud-Ouest du Québec, à la frontière avec l'Ontario, l'État de New-York et le territoire Akwesasne, le lac Saint-François est un élargissement naturel du fleuve Saint-Laurent. En bordure sud du lac, la réserve nationale de faune du Lac-Saint-François est principalement recouverte de marais et marécages, parsemés de canaux et de petites buttes boisées. Elle constitue un refuge privilégié pour de nombreuses espèces d'oiseaux, d'amphibiens, de reptiles et de plantes.

La digue aux aigrettes
La digue ceinture un bassin aménagé par l'homme pour réguler le niveau d'eau et favoriser la reproduction des oiseaux aquatiques: canards, bernaches, grandes aigrettes, grues et échassiers.

Transformé en marais, le bassin est envahi par une végétation aquatique et herbacée composée, entre autres, de typhas (quenouilles), de carex lacustre, de scipres et de sagittaires à grandes feuilles. Le marais fournit des habitats propices à la reproduction de la sauvagine (bernaches, canards).

Bernaches du Canada ou outardes (Branta canadensis)

Le marais est ceinturée par un canal qui assure la circulation d'eau libre.

Ouaouaron (Lithobates catesbeianus)
Le ouaouaron est la plus grosse espèce de grenouille d'Amérique du Nord. Son nom vient du Wendat, une langue iroquoise. Son chant grave imite le beuglement d'un taureau d'où son surnom de "grenouille taureau".

Grenouille léopard (Lithobates pipiens ou Rana pipiens)

Le marécage se distingue du marais par la présence d'arbres et d'arbustes.  

Sur la digue, un sentier gazonné est bordé par divers arbustes comme des aulnes rugueux, des sumacs et des sureaux. 

Instant magique: le vol gracieux d'une grue du Canada au dessus de la digue aux aigrettes (17.04.2016)

 Sur la rive, une hutte construite à fleur d'eau signale la présence probable d'un rat musqué (17.04.2016). En se nourrissant des racines de plantes aquatiques, ce dernier participe à entretenir le marais et à favoriser la circulation d'eau libre en son sein.

La baie aux grenouilles (Pointe-Fraser)
Recouvert d'une végétation herbacée et arbustive dense (quenouilles, aulnes, saules, aubépines), le marécage est irrigué par des canaux et est parsemé de petits îlots boisés. En bordure du marécage, des milieux secs abritent divers arbres caractéristiques de la forêt méridionale du Québec (érables, caryers, frênes, tilleuls, cèdres , noyers cendrés).

Vue panoramique du marais depuis la tour d'observation. L'endroit est propice à l'observation du balbuzard pêcheur, un rapace piscivore.

 Au cœur du marécage arbustif, de petites buttes constituées de moraines glaciaires forment des ilots boisés.
Une passerelle sur pilotis permet de s'aventurer au cœur du marécage. Au bout de la passerelle, le canal se perd dans la végétation arbustive pour rejoindre le ruisseau Fraser, un affluent du fleuve Saint-Laurent (17.04.2016). 

Sous-bois du Trille penché
En bordure du marécage, une forêt de thuyas et de tilleuls constitue un milieu favorable à la présence d'un peuplement de Trille penché.

Rare dans le Sud du Québec, le trille penché (Trillium cernuum, Mélanthiaceae) est une espèce boréale qui affectionne les bois humides soumis aux inondations printanières. Sa fleur blanche est cachée sous le feuillage.
Gros plan sur la fleur dont les 3 pétales sont recourbées ver l'arrière

Rouge à l'extérieur et jaune à l'intérieur, la fleur pendante de l'Ancolie du Canada (Aquilegia canadensis, Renonculaceae) se prolonge en un étroit éperon droit. Son nectar attire les colibris et les papillons. L'Ancolie du Canada pousse aussi bien dans les milieux secs et humides, sablonneux et rocheux.

Bois d'enfer, secteur Piasetski
Plus au sud, le milieu qui est plus sec abrite une érablière à caryers, une forêt typique du sud-ouest du Québec. À la frontière entre le boisé et le marécage s'étend un vaste peuplement de sumac à vernis ou bois d'enfer et de chou puant ou symplocarpe fétide. Au détour d'un sentier, on peut entendre le tambourinement sourd d'une gélinotte huppée.

Le vieil arbre au début du printemps (17.04.2016)

Le sous-bois devient progressivement marécageux comme en témoigne la présence de fougères et de chou puant. Il faut être prudent, car le secteur est infesté de tiques.


Au moi de mai, le chou-puant déploie déjà ses large feuilles vertes. Il est une des premières plantes à fleurir au printemps.

 Fleurs du chou puant plus tôt au printemps (17.04.2016)
Paysage du marécage du bois d'enfer au début du printemps, mi avril (17.04.2016).

Pour en savoir plus: 

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